Lettre au groupe parlementaire : "Pour que vive la loi de 1905"

Publié le par Collectif contre la statue de JP2 à Ploermel

Il y a quelques semaines, le rapport Machelon a été publié. Ce rapport, commandité par M. Nicolas Sarkozy, a pour objectif non dissimulé de "toiletter" la loi de 1905.

16 députés se sont élevés alors contre ce projet. 4 UMP, 4 UDF, 4 PS et 4 PC.

Le Collectif a contacté par courrier ces 16 élus.

Voici la copie de la lettre :

 


 

Collectif contre l’installation           Ploërmel, le 1er décembre 2006 de la statue de Jean Paul II
             à Ploërmel

         18, Rue de Redon

         56 800 PLOËRMEL  

 

Monsieur,

 

député de

 Il y a quelques semaines, lors du communiqué rédigé après la publication du rapport Machelon, vous avez affirmé votre attachement à l’un des fondements de la République qu’est le principe de laïcité.

 

 

Le collectif précité s’est créé il y a peu de temps pour affirmer, comme vous que :

 « […] la laïcité est la règle commune de la tolérance et de notre vouloir
vivre ensemble au-delà de toute croyance ! »
et que
« Ce serait pure folie que de la
remettre en cause.
 »

           Pourtant, aujourd’hui à Ploërmel, petite commune du centre Bretagne, administrée par monsieur Paul Anselin, apparenté UMP, la remise en cause de ce principe est manifeste.

 

 

           En effet, monsieur le maire s’est vu offrir il y a quelques mois, pour services rendus, une sculpture par son grand ami Zurab Tseretelli, ambassadeur russe des beaux arts, créateur notamment de la gigantesque statue de Charles De Gaulle à Moscou. L’artiste lui ayant laisser le choix du sujet, monsieur Anselin a opté pour une statue du défunt pape Jean Paul II. Faisant le choix d’installer cette statue géante sur une place publique de la commune, il a fait rebaptiser cette place « Place Jean Paul II » ; puis les votes de budgets prévisionnels ont suivi : 100 000 € pour la construction du socle et d’une arche, puis 30 000 € en prévision des frais liés à l’inauguration ; seuls des fonds publics sont évoqués.

            Du projet architectural, personne, officiellement, ne savait rien, jusqu’à dimanche dernier :

 

 

 

- Un camion russe est arrivé. Une statue géante a été déballée . Les blocs des piliers de l’arche se sont alignés sur le bitume. Une énorme croix destinée à surplomber l’ensemble a rejoint le tout.

 

- Dimanche 26 novembre au matin, les ouvriers, au mépris du respect du jour du seigneur, ont commencé les travaux. Des ouvriers russes, mais aussi les ouvriers de la Commune.

Vers 18 h, ils sont laissé la place à des vigiles, avec leurs chiens, chargés de protéger le lieu toute la nuit.

 

- Lundi 27 novembre, les travaux se sont poursuivis et en soirée, l’ensemble était monté.

 

Qu’en est –il du respect de la loi de 1905 à Ploërmel ?

            Il nous paraît manifeste que l’article 2 de la loi précisant qu’ « La République ne salarie, ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimés des budgets de l’état, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l’exercice des cultes. » est bafoué.

 

 

 

         Il en est de même pour l’article 28 qui mentionne : « Il est interdit à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelques emplacement public que ce soit […] ». La croix culminant à presque 9 m en est la preuve flagrante.

 

Notre Collectif a tenté d’empêcher l’installation. Depuis plusieurs semaines nous œuvrons pour que la loi s’impose, et multiplions les actions médiatiques et juridiques.

Un recours a été déposé auprès du Tribunal Administratif de Rennes .

Une première manifestation contre l’installation de la statue a été organisée  le 18 novembre  à Ploërmel. Nous nous sommes entourés d’avocats et d’avoués pour que nos actions juridiques soient conformes aux codes de procédures.

Pourtant l’urgence caractérisée par la matérialisation rapide de ce projet n’a été reconnue par le Tribunal de Grande Instance de Vannes, auprès de qui nous avons déposé une requête en référé d’heure à heure, lundi dernier. Monsieur le Président du Tribunal n’a pas reconnu l’urgence manifeste et à juger notre requête irrecevable, non sur le fond, mais sur la forme : pour lui « l’urgence n’est pas démontrée ».

 

            Alors vers qui nous tourner, si ce n’est vers nos représentants à l’Assemblée nationale ?

 

Comme vous l’avez spécifié à juste titre, nous ne pouvons que constater, que si « La laïcité est un des fondements de notre pacte républicain. » et qu’  « …elle appartient à  notre patrimoine national. » elle ne peut malheureusement pas encore aujourd’hui « … être considérée comme définitivement acquise. »

 

            Ce courrier ne restera pas, nous en sommes convaincus, lettre morte.

            Les positions que vous avez prises récemment nous incitent à croire que notre combat est bien un combat républicain pour le respect de la loi, notamment celle du 9 décembre 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat

 

            Au nom des citoyens soucieux du respect de la loi, veuillez agréer , monsieur l’expression de nos salutations respectueuses et républicaines.

 

                                                           Pour le Collectif

 

                                                           Marylène Guillaume

 


 
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